Nous pouvons tous avoir une mauvaise humeur à plusieurs moments de notre vie. La tristesse est l’une des cinq émotions fondamentales et, en tant que telle, elle apparaît chez tout le monde sans distinction, quels que soient l’âge, le sexe, la culture ou la religion. Chaque personne y réagit différemment, mais nous le ressentons tous. Non seulement il s’agit d’une émotion inévitable et fondamentale, mais elle est également nécessaire, car elle nous prépare à assumer un changement dans notre vie, une perte, un échec, une déception… Elle nous permet de nous adapter à la nouvelle situation, de nous ressaisir et de continuer à vivre.
Cependant, dans certains cas, cette tristesse reste stagnante, inamovible, et la personne est incapable de s’en remettre malgré tous ses efforts. Les personnes souffrant de troubles dépressifs éprouvent généralement un état de tristesse ou d’abattement persistant, accompagné d’un sentiment d’apathie et de manque de motivation qui les amène souvent à ralentir leur rythme de vie. À d’autres moments, les gens peuvent faire comme si de rien n’était et poursuivre leur routine habituelle, malgré le fait qu’ils ressentent intérieurement une gêne intense.
Souvent, les personnes souffrant de troubles dépressifs constatent que leur capacité à apprécier des activités qui étaient auparavant gratifiantes est considérablement réduite. Cette situation est très frustrante pour la personne qui en souffre, mais elle est encore plus désagréable lorsqu’elle s’accompagne de commentaires de ses proches qui, bien qu’ils se veuillent utiles dans la plupart des cas, finissent souvent par invalider ses émotions et aggraver son sentiment d’impuissance.
Combien de fois avons-nous entendu (et probablement dit) des commentaires tels que « si tu es triste ou déprimé, va faire un tour et remonte le moral », « si tu n’as vraiment rien de grave », « tu ne devrais pas être comme ça », « pense au nombre de personnes qui ont bien plus de mal que toi », « si tu es comme ça, c’est parce que tu le veux, tu ne fais rien pour arranger les choses », et une foule de commentaires similaires qui, loin d’aider la personne à se sentir validée et comprise, la font se sentir rejetée, censurée et incomprise. En conséquence, ces personnes peuvent avoir tendance à s’isoler de leur environnement, bloquant encore davantage la possibilité de combattre leurs symptômes et de se rétablir.
La dépression peut amener les gens à s’isoler de leur environnement, ce qui réduit la probabilité d’un renforcement positif et rend le rétablissement plus difficile.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur cinq connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie. L’une des principales causes de suicide au niveau international est un trouble dépressif. Des études indiquent qu’entre 40 et 80 % des personnes qui se suicident souffrent de troubles dépressifs et de troubles bipolaires, le risque de suicide étant 21 fois plus élevé chez les personnes souffrant de dépression que dans la population générale.
Les causes de la dépression
Les causes des troubles dépressifs sont souvent multiples. Parmi ces causes figurent des facteurs génétiques (la probabilité de souffrir d’un trouble dépressif est plus grande si un membre de la famille en souffre également), des facteurs biologiques tels que des pathologies organiques ou hormonales ou des dommages neurologiques, et bien sûr, des facteurs psychologiques tels que des pertes familiales ou autres, des séparations et des ruptures, des antécédents de mauvais traitements, de négligence ou d’abus dans l’enfance et l’adolescence…
Il a été démontré que la détection précoce et l’intervention immédiate sur ce problème multiplient de façon exponentielle les bénéfices et la probabilité de guérison. Les troubles et épisodes dépressifs sont l’une des causes les plus fréquentes de demande de soins psychologiques et la grande majorité des patients obtiennent des améliorations notables de leur qualité de vie.
La personne qui vient en thérapie avec ce type de demande trouvera un lieu sûr où ses émotions sont acceptées et validées, et où sa douleur est toujours prise en considération, afin qu’elle puisse être guérie avec respect et tolérance. Chacun d’entre nous a une histoire, qui est unique et différente de celle des autres personnes qui nous entourent. La gêne que nous éprouvons ne doit pas être comparée ou placée dans un classement qui détermine si nous avons le droit ou non de demander de l’aide.